Pour notre membre industriel Énergir, qui œuvre dans le secteur de l’énergie durable, planifier avec précision la durée de travaux de branchement et de conduite principale peut s’avérer fastidieux et impacter à la hausse les coûts de certains projets.

Margaux Flipo, alors étudiante à HEC Montréal en analyse d’affaires, a réalisé un stage de recherche de quatre mois chez Énergir, grâce à une collaboration avec Mitacs, organisme canadien sans but lucratif proposant notamment ce type de programme de stage de recherche, conçu pour augmenter le recrutement de diplômés hautement éduqués dans le secteur privé.

En collaboration avec l’équipe d’Énergir et sous la supervision d’Erick Delage, professeur titulaire au département de sciences de la décision de HEC Montréal et membre du GERAD, Margaux avait pour mission de développer un outil prédictif permettant de faciliter l’estimation de la durée de travaux de construction d’un réseau gazier, et ainsi d’améliorer la précision des cédules de planification desdits travaux.

Pour ce faire, Margaux a tout d’abord effectué des visites sur le terrain et développé une base de données conséquente à partir de différentes sources de données recueillies sur une période de cinq ans et qui étaient jusqu’alors exploitées dans une optique purement descriptive. Parmi ces milliers de données se trouvaient par exemple les horaires des personnes en charge des travaux, les dimensions des surfaces traversées pendant les travaux, des indicateurs extraits de logiciels de Planification des ressources de l’entreprise (ERP) et également des informations de nature qualitative.

La collaboration avec IVADO et Mitacs a permis de développer un outil prédictif qui permettra d’améliorer nos processus de planification. À terme, cette estimation plus fine de la durée des travaux de construction du réseau gazier devrait générer une meilleure efficience de l’ensemble du processus et générer, à terme, une baisse des coûts de construction du réseau gazier.

Éric Hurtubise

conseiller administration des contrats entrepreneurs chez Énergir.

Dans un second temps, Margaux a testé les trois méthodes suivantes afin de concevoir un modèle de prédiction efficace pour pouvoir estimer des durées de projets de travaux :

  • Régression multiple
  • Support Vector Machine (SVM)
  • Réseaux de neurones

Puis, les meilleurs modèles issus de chaque méthode ont été mis à l’épreuve sur de nouveaux échantillons dans le but de tester leurs performances réelles. Celles-ci se sont avérées quasiment équivalentes.

Enfin, un modèle dit « déterministe » et un modèle dit « robuste », présentant chacun leurs limites et avantages, ont été utilisés pour effectuer la planification de 19 chantiers retenus dans l’analyse, à partir des durées prédites. Bilan : le modèle robuste s’est avéré plus représentatif de la réalité et permettrait donc de mieux gérer le risque de dépassement des délais et donc de procéder en amont à une répartition plus optimale des projets entre les différentes équipes en charge des travaux.

Intervenant de l'indutrie