7 avril 2021

Que deviennent les boursier.ère.s AIMS-IVADO?

Que deviennent les boursier.ère.s AIMS-IVADO?

En 2019, nous avons accueilli la première cohorte de stagiaires AIMS-IVADO dans le cadre de notre partenariat avec l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS). Pour en savoir plus sur l’origine de cette initiative, nous vous invitons à consulter cet article et à visionner cette vidéo qui présente les parcours et projets de recherche de chaque stagiaire.

Nous avons gardé contact avec Janet, Junior, Matar, Nneka, Ola, Gaelle Patricia, Sara et Yasser pour en savoir plus sur leur évolution depuis leurs séjours de recherche à Montréal à l’été 2019! Tour d’horizon de ces 8 parcours inspirants :

Janet Mutuku (Kenya) 

Pendant son stage à la CERC de Polytechnique Montréal à l’été 2019, Janet s’est construit un réseau à la fois universitaire mais aussi professionnel, dans les domaines de la finance et de l’intelligence artificielle. Ces rencontres l’ont inspiré à candidater à la maîtrise en finance computationnelle de l’Université de Montréal, pour laquelle elle a été acceptée et a démarré, en septembre 2020, un nouveau projet supervisé. Elle a dans l’idée de devenir enseignante en science des données au Kenya ou en Afrique du Sud et de créer une ONG pour soutenir les jeunes femmes souhaitant s’orienter vers les STIM. Son conseil à celles et ceux intéressé.e.s par l’intelligence numérique : « Vous faites le bon choix d’orientation pour vous, mais aussi pour votre communauté, car les technologies d’intelligence numérique peuvent contribuer à résoudre de nombreux problèmes! ».

 

Junior Momo (Cameroun) 

En côtoyant des expert.e.s de métiers à l’occasion de son stage au GERAD, Junior a approfondi non seulement son projet de recherche, mais aussi ses aptitudes de collaboration et de communication. Son stage lui a apporté une visibilité sur le plan international et de nouveaux contacts, qui l’ont conduit à poursuivre ses études vers un doctorat à l’Université Concordia, tout en conservant des liens étroits avec le reste de la cohorte. Junior a l’ambition de monter son propre incubateur de projets en Afrique pour accompagner les entrepreneur.e.s en devenir. « Le partenariat AIMS-IVADO a changé ma vie! J’ai mieux saisi la valeur des données et comment elles permettent de prendre de meilleures décisions. Chaque jour, on manipule et on échange des données : il faut les exploiter! ».

 

Matar Ndongo (Sénégal)

« Grâce aux contacts que je me suis faits pendant mon stage au Tech3lab de HEC Montréal, j’ai eu des ouvertures à Montréal, en France et au Sénégal! J’ai acquis de l’expérience et de nouvelles connaissances en recherche qui me seront utiles dans ma vie professionnelle. En Afrique, j’ai constaté que beaucoup de secteurs comme la santé, le climat, l’agriculture, l’éducation, et autres, génèrent un gros volume de données, mais qu’il n’y a pas beaucoup de spécialistes pour les exploiter. J’ai donc pour ambition de créer une startup pour soutenir la formation autour des métiers liés aux données et à l’intelligence d’affaires. Je voudrais aussi conseiller aux jeunes qui n’ont pas eu la chance de faire des études universitaires sur les sciences mathématiques, ou bien dans l’informatique, de s’autoformer grâce aux bootcamps, aux certifications en ligne, et de participer à des événements de réseautage. ».

 

Nneka Maureen Okolo (Nigéria)

« Je suis convaincue du potentiel des algorithmes d’apprentissage par renforcement et poursuis actuellement mes études au doctorat en Espagne dans ce domaine. Plus d’un an après mon stage à Polytechnique Montréal, je suis toujours en contact avec mes superviseur.e.s, l’équipe IVADO, les autres stagiaires de la cohorte AIMS-IVADO et aussi des ami.e.s que je me suis faits en vivant à Montréal! D’ici environ cinq ans, je m’imagine travailler dans un laboratoire de recherche et développement où l’on me donne les moyens de créer des solutions efficaces et de publier des recherches de qualité. Je vous encourage à étudier dans le domaine de l’apprentissage par renforcement!  Il faut des personnes prêtes à s’engager dans une recherche transparente, factuelle et reproductible pour faire des progrès significatifs dans ce domaine. Gardez l’esprit ouvert, faites preuve de bonne volonté et lancez-vous… Rédigez une lettre de motivation, soumettez des candidatures et faites-vous connaître au sein de la communauté de recherche dans ce domaine. Je vous recommande aussi vivement le livre Reinforcement Learning: An Introduction de Richard Sutton et Andrew Barto. ».

 

Ola Badr (Soudan), Polytechnique Montréal 

Ola termine un double programme d’étude sur la vision par ordinateur et la reconnaissance des formes, à Lappeenranta-Lahti University of Technology LUT. Elle travaille sur la construction d’un cadre agnostique visant à permettre la ré identification d’animaux à partir d’images provenant de pièges à caméra, car il s’agit d’un moyen non invasif de suivre les animaux dans la nature.

« Trois / quatre mois, cela peut sembler rapide, mais l’impact qu’a eu mon stage AIMS-IVADO sur mon parcours académique et ma manière d’aborder les problèmes a été énorme ! En collaborant avec des scientifiques talentueux.euses pour résoudre des problèmes réels, j’ai renforcé mes connaissances en apprentissage automatique et mes compétences en résolution de problèmes. J’ai aussi pu me créer un réseau qui continue de me soutenir depuis la fin de mon stage. Si vous débutez dans le domaine, ne vous laissez pas intimider par les accomplissements des autres : outillez-vous en mathématiques, en algèbre linéaire, en programmation, et avec beaucoup d’entraînement, vous obtiendrez d’excellents résultats ! Moi, j’ai fait de la vision par ordinateur ma passion et je me prépare à entamer un doctorat dans ce domaine. »

 

Gaelle Patricia Talotsing (Cameroun)

« Ce partenariat m’a donné la possibilité de voyager hors de mon pays pour la première fois et mon expérience a été très enrichissante! J’ai pu acquérir des compétences variées dans différents champs de l’intelligence artificielle, auprès d’expert.e.s dans le domaine. Travailler au CERC de Polytechnique de Montréal a réellement renforcé mes aspirations dans la recherche et j’envisage sereinement de poursuivre au doctorat. C’est d’ailleurs pendant mon stage que j’ai rencontré le professeur Samuel Pierre, qui a accepté de superviser mes travaux pour le doctorat en génie informatique à Polytechnique de Montréal. Je compte donner le meilleur de moi pour obtenir ce diplôme! Je prévois également m’impliquer dans des activités pour inspirer d’autres personnes, spécialement les filles et femmes dans le domaine des STIM. À une personne qui souhaite se lancer dans le domaine de l’IA, je dirais bienvenue dans les sciences du présent et du futur, qui t’ouvriront de grandes possibilités et opportunités! »

 

Sara Ebrahim (Égypte) 

Le réseautage et le travail d’équipe sont deux aspects qui ont particulièrement marqué Sara pendant son stage à Mila. Ils lui ont permis de mieux saisir la réalité du travail « sur le terrain ». Pendant son séjour à Montréal, elle s’est aussi impliquée dans l’initiative AI4SocialGood qui lui a enseigné que les technologies d’IA pouvaient aussi servir des projets à portée non lucrative. Sara travaille à présent chez Facebook, dans le domaine de l’apprentissage profond. Cette expérience lui a fait prendre conscience qu’elle souhaiterait davantage s’orienter dans l’ingénierie, pour s’impliquer dans des projets concrets. Son conseil : « Vous pouvez apprendre à programmer avec Python en autodidacte. J’ai moi-même commencé par une série de 10 cours pour y arriver. C’est un domaine accessible à tous! Le réseautage est très important : si vous voulez évoluer, vous devez développer votre réseau ».

 

Yasser Salah Eddine Bouchareb (Algérie) 

Yasser a effectué son stage à Mila et évoque lui aussi le réseautage avec les autres stagiaires, étudiant.e.s et superviseur.e.s comme une dimension importante de son expérience. Il est maintenant employé chez Google et le projet sur lequel il travaille fait écho à son stage et touche à la recherche sur la vision par ordinateur, la segmentation et l’imagerie. Yasser souhaiterait travailler à temps plein chez Google, ou reprendre le chemin des études vers un doctorat. Aux personnes souhaitant se lancer dans le domaine de l’intelligence numérique, il suggère : « Lisez beaucoup d’articles et collaborez plutôt que de travailler seul dans votre coin. Vous aurez une meilleure vision de vos objectifs. Restez à l’affût de ce qu’il se passe dans votre domaine de recherche. Dites-vous que lorsque vous travaillez sur quelque chose, il y a toujours quelqu’un d’autre qui y travaille probablement aussi et cela peut être très bénéfique d’échanger! ».

Nous attendons impatiemment l’amélioration de la situation sanitaire pour pouvoir poursuivre notre collaboration avec AIMS et ainsi favoriser la diversité en intelligence numérique et encourager de nouveaux stagiaires à concrétiser leurs ambitions!